Si vous êtes recruteur, LinkedIn est probablement l’un de vos principaux terrains de chasse ! Vous avez donc forcément remarqué que les patrons d’entreprises et les recruteurs l’utilisent de plus en plus pour bâtir leur personal branding, et par extension, pour promouvoir leur marque employeur.
Mais entre nous, est-ce qu’il n’y aurait pas une dérive générale, avec un déferlement de posts tous plus absurdes les uns que les autres ? On vous donne notre avis (sans filtre) dans cet article.
Sommaire :
Comment LinkedIn est devenu un outil incontournable de marque employeur et de personal branding
Commençons pas bien définir de quoi on parle :
- La marque employeur correspond à l’image et la réputation qu’une entreprise cultive pour attirer et retenir les talents.
- Le personal branding consiste pour un individu à promouvoir lui-même son image et ses compétences par le biais des techniques marketing et publicitaires utilisées habituellement pour promouvoir une marque.
Ces 2 pratiques ont connu un essor fulgurant ces dernières années, et ce, tout particulièrement sur LinkedIn.
On peut l’expliquer à travers 3 évolutions successives :
- D’abord, LinkedIn est devenue LA plateforme de référence pour gagner en visibilité auprès d’une audience pro. Résultat : la communication RH des entreprises se déploie désormais quasi-exclusivement sur ce réseau qui compte près d’un milliard d’utilisateurs. Exemple frappant : 90% des recrutements digitaux effectués par L’Oréal passent par LinkedIn.
2. Parallèlement à ça, le personal branding est devenu un outil de promotion de la marque employeur à part entière. C’est-à-dire que l’image du fondateur ou du dirigeant d’une entreprise (et même celle des recruteurs) pèse de plus en plus dans la perception des candidats. En incarnant les valeurs et les aspirations de leur organisation, ces leaders ne se contentent donc pas de renforcer leur propre réputation, ils contribuent directement à attirer et fidéliser les talents.
3. Toutes ces pratiques se sont profondément professionnalisées : il existe désormais des flopées de consultants en marque employeur, en storytelling ou en personal branding sur LinkedIn (l’un des plus connus étant sans doute le conférencier Gregory Logan), ou encore de ghostwriters qui aident les dirigeants à rédiger leurs posts. Ils participent tous à démocratiser ces pratiques.
Bref, pour toutes ces raisons (et sans doute encore d’autres), LinkedIn est aujourd’hui inondé de posts de personal branding et de marque employeur.
Trop de storytelling tue le storytelling
Une mécanique d’écriture (trop) bien huilée
Il y a eu d’abord les photos de moments de bonheur (un peu) surjoués en entreprise, puis les phrases ou analogies pseudo-inspirantes (“il faut diriger son entreprise comme le loup dirige sa meute”), mais aujourd’hui, les posts les plus fréquents sont des mises en scène d’épisodes de vie personnelle, qui sont censés illustrer des valeurs professionnelles.
“Le train est encore en retard, mais ce n’est pas grave, cela me fait travailler mon agilité de manager”, “Observer mes enfants se disputer m’a enseigné une leçon précieuse sur la médiation et la gestion des conflits”, “Ces 5 enseignements sur la gestion du temps que je retiens de mon dernier marathon”… ce genre de post devient fort récurrent.
Le problème ? Tout le monde utilise les mêmes ficelles, qui du coup deviennent de plus en plus grosses. On est un peu lassés de lire ces anecdotes en apparence spontanées, qui sont en effet soigneusement choisies (voire inventées) pour souligner une compétence ou une valeur d’entreprise.
Storytelling + LinkedIn = Instagram ?
Certains observateurs soulignent que ce déferlement de storytelling professionnel ne suit qu’une tendance plus globale de nos sociétés. L’utilisation d’Instagram a habitué les personnes à “storytelliser” leurs vies, et le monde professionnel n’y échappe pas.
D’ailleurs, on tombe parfois dans un déballage de vie privée qui peut aller jusqu’à susciter un certain malaise. Certains vont par exemple jusqu’à comparer leur cancer à un défi de carrière. Ou à évoquer leur divorce comme une “opportunité de renouvellement professionnel”.
Est-ce que ça ne va pas trop loin ?
Personal branding sur LinkedIn : la saturation est-elle proche ?
Une stratégie désormais décriée
Les posts LinkedIn “inspirants” ou “hyper-storytellés” sont de plus en plus tournés en dérision. Un compte Twitter, Disruptive Humans of LinkedIn s’est par exemple donné comme mission de recenser les perles de ce storytelling. Tout comme le groupe Facebook Neurchi de LinkedIn (si vous voulez rire un bon coup, allez-y faire un tour).
Le journal Le Monde a même publié un article se moquant ouvertement du phénomène il y a quelques années.
Bref, travailler sa marque employeur à travers le storytelling sur LinkedIn n’est plus aussi facile. Cela peut même devenir contre-productif. En tout cas, pour que cela fonctionne, il faut faire preuve de subtilité et éviter de tomber dans ces mécanismes d’écriture trop vus et revus.
Alors pour conclure, est-ce qu’il n’existerait pas d’autres moyens (plus subtils) de promouvoir ses valeurs et d’engager le potentiel candidat à y adhérer ?
Marque employeur : et si on revenait à l’essentiel ?
Il existe des moyens bien plus efficaces et moins courants pour travailler sa marque employeur, notamment en soignant l’expérience candidat.
Par exemple : des outils de marketing permettant d’automatiser et de fluidifier la communication avec les candidats (chatbot, portail candidat…).
Des logiciels de recrutement de pointe, comme Tool4staffing (exemple tout à fait fortuit…!), intègrent d’ailleurs déjà ce type d’outil.
Alors certes, ils ne vous aideront pas à faire des milliers de likes, mais ils peuvent vous permettre d’améliorer concrètement votre expérience candidat, et de renforcer votre marque employeur en vous démarquant ainsi de la concurrence.
Alors, envie de revenir aux fondamentaux ?
