CONTEXTE
La France est bien placée sur le marché international de la construction navale, ferroviaire et aéronautique. Même si ces secteurs ont été fortement secoués pendant la crise, la filière repart et ces succès sont source d’emplois, aussi bien à des postes d’ingénieurs qu’aux fonctions d’opérateurs sur les chantiers. Tous ces métiers sont amenés à évoluer au rythme des innovations technologiques qui représentent l’un des enjeux de recrutement du secteur.
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Table des matières
SOURCES
Le rapport des métiers en tensions selon l’Observatoire de la métallurgie regroupant l’aéronautique & spatial, le ferroviaire, le naval, la mécanique, l’électrique et la métallurgie.
Les Associations professionnelles :
GIFAS (Groupement des Industries françaises aéronautiques et spatiales)
GICAN (Groupement des Industries de Construction et Activités navales)
FIF (Fédération des Industries ferroviaires)
Les ressources du CINAV (Campus des Industries Navales), notamment leur enquête sur les difficultés de recrutement dans la construction navale et les besoins en recrutement jusqu’à 2025, sur le périmètre initial de 16 métiers identifiés en tension par l’Observatoire de la Métallurgie.
Le dossier de l’Onisep sur la construction aéronautique, ferroviaire et navale (octobre 2021).
Les données sectorielles et régionales de Pôle emploi.
CONSTRUCTION NAVALE
Le recrutement
Chantiers navals, conception de bateaux de croisière, de transports maritimes ou bâtiments militaires… l’industrie de la construction et de la réparation navale représente plus de 42.000 emplois en France, se situe au 6e rang mondial et au 2e rang européen du marché global civil et militaire.
Cette industrie polyvalente et innovante se caractérise par :
– Des savoir-faire et des technologies très spécialisés
– Une forte part de son chiffre d’affaires réalisée à l’export
La filière nautique est une industrie en plein essor, la construction de paquebots géants recherche activement des soudeurs, des mécaniciens ou des ingénieurs pour ses usines.
La réussite de la construction navale française s’explique par son expertise reconnue, sa capacité d’innovation et son efficacité commerciale.
Les chantiers français se sont spécialisés dans la construction de navires complexes et à forte valeur ajoutée : paquebots et autres navires à passagers, navires de recherche et autres navires spécialisés, navires de combat, bâtiments de projection de forces, sous-marins ou navires de soutien, offshore, énergies marines renouvelables.
Les 16 métiers identifiés
Réaliser – fabriquer – assembler – moderniser :
Chaudronnier, soudeur, tuyauteur, mécanicien naval, peintre en construction navale, usineur/fraiseur/tourneur, mécatronicien naval, appareilleur.
Concevoir – rechercher – développer :
Technicien étude / projeteur, technicien étude / emménageur.
Préparer – superviser – coordonner :
Méthode (agent-technicien), superviseur/conducteur de travaux, qualiticien.
Installer-maintenir :
Technicien de maintenance, technicien électronicien.
Besoins en recrutements
Les 4 régions les plus concernées : Normandie, Pays-de-la-Loire, Bretagne, et Nouvelle-Aquitaine et le Sud (chantier naval de Saint-Nazaire, de La Ciotat, etc…).
Le tableau ci-dessous présente les données recueillies au travers d’une enquête réalisée auprès des industriels de l’industrie navale implantés dans les quatre régions fondatrices du Campus des Industries Navales (Bretagne, Normandie, Nouvelle Aquitaine, Pays de la Loire).
Il nous donne les prévisions jusqu’à 2025.
Des perspectives pour l’emploi
La densité du carnet de commande des industriels génère de forts besoins en recrutement dans la filière. Ces besoins existent sur l’ensemble de la chaîne hiérarchique, qu’ils soient pour des ouvriers et techniciens de niveau bac à bac + 3, indispensables à la conception, la construction et la maintenance des navires, ou pour le niveau ingénieur (bac+5), à des postes qui souvent n’existaient pas il y a encore quelques années.
Dans son ensemble, et en supposant que le plan de relance permette de restaurer rapidement la dynamique de croissance du secteur, l’industrie navale prévoit 30 000 recrutements dans les prochaines années dont 10 000 créations de poste. La Filière des Industriels de la Mer représente 120 000 emplois en France.
Et avec un besoin immédiat d’environ 1 500 postes à pourvoir dans les différentes entreprises.
Pour l’ensemble de la Filière des Industriels de la Mer, les besoins sont estimés à 70 000 recrutements, dont 22 000 créations nettes d’emplois, ce qui souligne le dynamisme de ses activités.
Manque d’attractivité
L’industrie navale française peine encore à attirer et à recruter. Les ouvriers qualifiés et techniciens travaillent en équipe, par roulement (3×8): la nuit, le week-end ou les jours fériés. Au regard de l’augmentation de la production pour les années à venir, les candidats doivent accepter de travailler par roulement.
Face à cette situation, le GICAN et ses adhérents travaillent pour la promotion des métiers de l’industrie navale, à forte valeur ajoutée et avec de nombreuses opportunités d’emplois, et pour la mise en adéquation des formations avec les besoins des industriels, afin de ne pas avoir à recourir à un temps de formation en interne à l’issue des recrutements, coûteux en ressources et en temps.
Les préjugés ne se limitent pas aux métiers en tension. Les entreprises en souffrent également, en particulier les grandes entreprises dont les modes de gestion jouissent parfois d’une réputation “has been” et donc plus compatibles avec les attentes des nouvelles générations.
Quels sont les métiers en tension ?
Les métiers de réparation et de construction navale en tension :
Soudeurs, chaudronniers, tuyauteurs, mécaniciens, hydrauliciens, électromécaniciens, électrotechniciens, électroniciens… La rémunération devient attractive avec une expérience des chantiers. Les possibilités d’évolution ne manquent pas et notamment pour des postes d’encadrement ! De plus, les compétences sont transposables aux métiers des énergies marines renouvelables (EMR) : techniciens pour la construction, la maintenance et la réparation des éoliennes offshore, chefs d’équipe, chefs de projet…
Les compétences en mécanique sont très demandées :
Du niveau CAP au niveau ingénieur, pour tout type de poste, embarqué comme à terre. Les officiers mécaniciens et chefs mécaniciens de la marine marchande peuvent ensuite se reconvertir à terre et occuper des postes de coordinateur en mécanique, chef de projet, responsable de service sur les chantiers de construction ou réparation navale…
Quels sont les pistes d’avenir ?
Le secteur maritime se transforme sous l’effet de la mutation numérique et de la transition énergétique. Cela nécessite l’adaptation des métiers existants et la création de nouveaux.
Les techniciens sont désormais en capacité de piloter et effectuer à distance la maintenance de différents systèmes à bord. Les spécialistes du big data ou de la cybersécurité répondent à des enjeux forts des entreprises d’aujourd’hui.
CONSTRUCTION AERONAUTIQUE
Fortement concentrée, l’industrie aéronautique est dominée par quelques grands groupes (comme Dassault, Thalès, Airbus ou Safran…). Ce marché est complété par des équipementiers, de tailles variables, chargés de fabriquer des sous-ensembles : aérostructures (fuselage, ailes…), systèmes électroniques de vols, sièges, etc. À cela s’ajoutent des fournisseurs de pièces ou de services spécifiques (ingénierie, maintenance, contrôle qualité). Enfin, les sociétés d’intérim fournissent la main-d’œuvre aux avionneurs, motoristes et équipementiers en fonction des besoins. Au total, plus de 350 000 personnes travaillent pour l’industrie aéronautique et spatiale (équipementiers et fournisseurs inclus), dont un tiers des effectifs en R&D. Le secteur emploie directement en France plus de 200 000 personnes.
En 2020 l’impact mondial du coronavirus, remet en question des années de croissance continue du secteur aéronautique et spatial. Les compagnies aériennes, à l’arrêt, ne sont plus en mesure de commander de nouveaux appareils et retardent la prise en charge des livraisons. La croissance de l’emploi s’interrompt donc en 2020. L’industrie aéronautique a rayé 8 000 postes de ses effectifs en 2020 et 13 354 en comptant les entreprises sous-traitantes. Elle a effectué 6 700 recrutements. La filière maintient quand même un haut niveau d’embauches de jeunes en alternance : 6 200 pour préparer la sortie de crise, mais à un niveau moindre que les années précédentes.
Poids des emplois par région
La France est l’un des seuls pays au monde à disposer sur son sol de toutes les compétences aéronautiques nécessaires pour « faire voler un avion » : conception, fabrication et maintenance.
Un secteur dynamique et prometteur
En expansion, l’avionneur européen Airbus représente le plus grand employeur du secteur avec 14 100 salariés. Il s’appuie sur un carnet de commandes de plus de 1 000 milliards d’euros pour recruter plus de 500 personnes sur ses trois sites français.
Globalement, les besoins en recrutement dans ce secteur sont garantis par :
- Le renouvellement des flottes ;
- Le développement des applications des drones ;
- La multiplication des projets de R&D : embaucher pour répondre aux besoins en robotique et en cobotique;
- La transformation digitale de l’industrie et des services ;
- Les départs en retraite massifs ;
- Les enjeux énergétiques et environnementaux : pour réinventer une aviation bas carbone, il faut embaucher de nouvelles compétences en supply chain, en informatique, en production.
Pour répondre à l’impact du covid-19, le secteur de l’aéronautique fait l’objet d’un plan de relance de l’État pour investir dans la R&D en vue de développer des technologies pour construire des avions plus verts pouvant fonctionner avec plusieurs types de carburants (biocarburants, carburant alternatifs durables : biomasse ou synthétique) ou un avion décarboné à base d’hydrogène. Un plan qui prévoit aussi la modernisation de l’appareil productif des constructeurs d’avions.
Quels métiers en tension ?
Le recrutement repart dans le secteur et ce sont surtout les ingénieurs qui sont recherchés.
Les métier de la Tech Cyberdéfenseur, spécialiste en Intelligence Artificielle, data scientist, ingénieur système, architecte, infrastructure…
Le manque de spécialistes est tel qu’Airbus a en projet de développer une école du numérique adaptée à l’aéronautique. Selon le Gifas, les « informaticiens », au sens large, vont représenter près de 30 % des embauches. Les spécialistes des nouvelles technologies sont très recherchés tant chez les grands donneurs d’ordre (Airbus, Thales, Safran, Dassault) que chez les équipementiers ou les start-up de cet écosystème.
Les experts en recherche et développement.
L’aéronautique doit innover et les ingénieurs R&D sont très demandés et encore plus dans des spécialités liées à l’hydrogène, son stockage, les batteries ou la cryogénisation.
Les métiers de la production et la maintenance.
Ingénieur maintenance, ingénieur production, logisticien, acheteur, supply chain manager sont également en tension. Le profil type d’expert supply chain recherché est diplômé d’une école d’ingénieurs et dispose d’une expérience dans une industrie mécanique. Selon le GIFAS, le secteur a recruté 7 000 salariés en 2021 mais devrait en embaucher 15 000 en 2022 dont 40 % d’ingénieurs et cadres et 20% de jeunes diplômés.
Les besoins en main d’œuvre sont aussi croissants pour les techniciens et ouvriers très qualifiés dans : les métiers de la métallurgie : chaudronniers, usineurs, fraiseurs, tourneurs, décolleteurs… la programmation informatique (développement de logiciels et systèmes de vols embarqués, interfaces pilote / avion ou confort des passagers), le contrôle qualité ou l’ordonnancement.
En 2023 et 2024, les recrutements devraient revenir au niveau d’avant Covid (20 000 emplois en 2019). A cela, il faudra ajouter le recrutement de 5 000 à 6 000 apprentis par an.
Quelles perspectives pour les tensions en recrutement ?
L’aéronautique devra rechercher des spécialistes dans d’autres secteurs. Ce n’était pas une pratique du secteur il y a 5 à 10 ans.
Les recruteurs peuvent aller chercher dans les secteurs de l’automobile, de l’énergie au sens large ou du ferroviaire pour importer les bonnes méthodes de leurs secteurs dans l’aéronautique.
La transformation des métiers liée à la digitalisation est une opportunité pour des personnes issues d’autres milieux industriels ou de services.
CONSTRUCTION FERROVIAIRE
Le secteur ferroviaire français représente 29 000 salariés 1 300 entreprises (à 90% des PME) 3,8 milliards de chiffre d’affaires dont 26% à l’export.
La construction ferroviaire englobe les constructeurs de matériel roulant, les équipementiers et les industriels de la voie et de l’infrastructure. La filière profite d’une programmation de grands chantiers de modernisation du parc ferroviaire au niveau national (trains, métros, tramways…) et international qui a relancé des commandes. Le secteur recrute du personnels qualifié : ingénieurs et cadres techniques.
Les faiblesses de la filière ferroviaire :
- Manque d’entreprises de taille intermédiaire et de grosses PME ;
- Faible attractivité chez les jeunes ;
- Fluidité insuffisante entre les acteurs opérationnels ou fonctionnels.
Enjeux pour l’avenir de l’emploi
- Transformer un réseau ferré national vieillissant en un réseau 4.0 en réussissant l’ouverture de son marché domestique à une concurrence maîtrisée et stimulante
- La transformation digitale
- La montée en compétences des PME-PMI du secteur pour leurs développements à l’international
- Le vieillissement de la population ouvrière
- L’évolution des métiers
Les métiers dits en tension
Les métiers en tension sont ceux sur lesquels les projets de recrutement sont les plus nombreux et les plus difficiles.
A propos de Tool4staffing
Tool4staffing est une Talent Acquisition Suite qui permet d’adresser les problématiques de métiers en tension via la diffusion, l’approche directe, la mobilité interne, la collaboration avec les Managers en s’appuyant sur les technologies de l’Intelligence Artificielle, du marketing automation et du CRM. Grâce à son API, le logiciel est conçu pour s’intégrer dans un Système d’Information et s’interfacer avec des applications tiers.
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