Guide de survie pour recruteur débordé : spécial ESN

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Le recrutement en ESN, un “sport extrême” ? Il faut reconnaître que si le métier de recruteur n’est pas facile, il l’est encore moins dans les entreprises de services du numérique : les enjeux en matière d’embauche y sont particulièrement importants et les difficultés pour attirer de nouveaux talents y sont multiples.

Pas moins de 79% des entreprises du numérique évoquent d’ailleurs le manque de talents comme principal frein à leur croissance d’après une étude menée par Numeum en 2022.

Alors quelles sont les particularités du recrutement en ESN ? Et surtout, quelles méthodes appliquer pour dompter ce milieu hostile, et gagner en performance quand on est recruteur en ESN ? On vous partage notre éclairage.

 

Recrutement en ESN : de quoi parle-t-on ?

Une ESN, c’est quoi déjà ?

Une ESN (Entreprise de Services du Numérique), anciennement appelée SSII ou SS2I (Société de Services en Ingénierie Informatique), est une société qui apporte des solutions informatiques à ses entreprises clientes. 

Concrètement, c’est une entreprise qui emploie un large pool de consultants spécialisés en tech & IT et qui les missionne chez ses clients, pour des projets à durée déterminée. Le cœur de métier d’une ESN, c’est donc de vendre les compétences de ses consultants. C’est pourquoi le recrutement et la gestion des talents y sont des enjeux centraux.

Comment fonctionne le recrutement en ESN ?

On parle généralement de deux types de recrutements au sein des ESN :

  1. Le recrutement à la mission : l’ESN cherche des profils pour un projet qu’elle a déjà décroché, elle sait donc précisément quel est son besoin en compétences. 
  2. Le recrutement au profil : l’ESN recrute pour anticiper ses besoins, en misant sur des profils qu’elle pense pouvoir staffer sur de futurs projets. C’est un pari car elle ne sait pas avec certitude quel sera son besoin en compétences.

Il faut par ailleurs bien comprendre que les consultants d’ESN ne sont pas toujours en projet chez un client. Ils ont des périodes d’inactivité appelées “intercontrat”. Tout l’enjeu pour l’ESN est donc d’adopter une gestion des talents la plus agile possible pour anticiper au maximum les besoins futurs de ses clients, tout en ayant un minimum de consultants en intercontrat. Pas facile-facile.

Les difficultés spécifiques du recrutement en ESN

Maintenant qu’on sait comment ça marche, pourquoi donc décrit-on les ESN comme une jungle en matière de recrutement ? On vous explique :

Les métiers sur lesquels les ESN recrutent sont particulièrement en tension

Développeurs, chefs de projets IT, experts en infrastructure, data architects… les ESN recherchent des compétences techniques très demandées. Au point que les candidats sont souvent sollicités par plusieurs recruteurs chaque semaine. Certains le vivent presque comme du harcèlement.

La concurrence entre les ESN est (très) rude

Le marché des ESN est en plein boom : la progression des revenus du secteur a même atteint un rythme record en 2022 (+15,5%) selon les estimations de Xerfi. Et qui dit croissance du marché dit recrutements, d’où une compétition de plus en plus forte entre les ESN pour embaucher les meilleurs profils.

Les ESN ne recrutent pas toujours sur une fiche de poste claire

C’est le principe du recrutement au profil : le recruteur d’ESN doit parfois chercher des consultants pour des projets qui n’existent pas encore. C’est une difficulté supplémentaire car il est impossible de donner aux candidats des informations concrètes sur le poste, ce qui n’aide évidemment pas à les convaincre. 

Le turnover au sein des ESN est particulièrement élevé

En 2021, les ESN auraient constaté le départ de plus de 20% de leurs effectifs selon cet article des Echos. Un modèle basé sur un véritable panier percé donc, puisqu’en plus de recruter pour accompagner leur croissance, les ESN doivent constamment remplacer les talents qui quittent le navire.

Les ESN jouissent bien souvent d’une mauvaise réputation

Si les ESN restent attractives pour de nombreux candidats, elles sont considérées comme des “marchands de viande” par d’autres, qui déplorent des salaires trop faibles, des cultures d’entreprise inexistantes, et des ambiances de travail peu chaleureuses.

Au vu de toutes ces difficultés, on se dit qu’il faut avoir un mental d’acier et un état d’esprit particulièrement combatif pour être recruteur en ESN !

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Nos conseils pour devenir un recruteur ultra-performant en ESN

Pas de quoi désespérer pour autant, si vous êtes recruteur en ESN. Nous avons un certain nombre de bonnes pratiques à vous partager pour survivre, mais aussi et surtout pour exceller dans vos missions.

#1 Bien cartographier ses besoins

La clé, pour gagner en efficacité opérationnelle sur ses recrutements en ESN, c’est de gagner en visibilité sur ses besoins actuels et futurs. Pour cela, listez toutes les grandes familles de métiers staffés au sein de votre ESN, et identifiez les profils types clés, sur lesquels focaliser vos recherches. Mettez à jour régulièrement cette cartographie.

#2 Se créer des pools de candidats passifs

Soyez proactif, et efforcez-vous de nouer des relations en permanence avec des candidats, même sans avoir un poste à leur proposer. Le jour où vous aurez un besoin urgent, cette réserve de profils avec qui vous avez déjà pris contact vous sera très précieuse.

#3 Se former aux spécificités des métiers sur lesquels on recrute

Lorsque vous échangez avec un candidat sur un poste, vous devez savoir de quoi vous parler. Renseignez-vous au maximum sur les différentes technologies, les langages de programmation, les types de projets, etc pour pouvoir “vendre” le poste au mieux et répondre aux questions de vos candidats.

#4 Travailler sa marque recruteur

Valorisez vos offres en mettant en avant les atouts de votre ESN (expertise technique, initiatives en matière de QVT, parcours d’évolution, types de clients, formations, projets sur des technologies innovantes, etc), et ce, encore plus si vous recrutez au profil et que vous n’avez donc pas d’informations précises à donner aux candidats en termes de projet.  

#5 Miser sur des formats de recrutement variés

Le sourcing de candidats est sans aucun doute votre principale méthode de recrutement. Mais ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier, et diversifiez vos actions. Misez par exemple sur la cooptation, ou sur les relations école. Les ESN sont des entreprises qui peuvent apparaître très attractives pour des profils juniors.

#6 S’équiper avec des outils performants

Si vous êtes recruteur en ESN, vous n’avez pas de temps à perdre. Il est donc essentiel que vous automatisiez vos tâches récurrentes et rébarbatives, et que vous vous appuyiez sur des outils qui vous facilitent la vie. Exploitez le potentiel des nouvelles technologies pour gagner en efficacité et explorer de nouvelles manières de recruter.

Tool4staffing vous permet par exemple d’utiliser l’IA ou les chatbots pour automatiser votre sourcing, fluidifier vos qualifications et entretiens, et gérer vos recrutements de A à Z dans un seul et même outil.

Alors finalement, le recrutement en ESN est-il réservé aux aventuriers de l’acquisition de talents, aux explorateurs de l’expérience candidat, bref, à des recruteurs qui n’ont peur de rien ? Non, à condition de savoir appliquer les bonnes méthodes et d’utiliser les bons outils.

– Rédigé par Ingrid de Chevigny