Contexte
Table des matières
Le sport professionnel génère environ 2% du PIB mondial, soit environ 1200 milliards d’euros. Une part économique considérable qui place les acteurs du sport professionnel comme des poids lourds de l’industrie du divertissement. Il semble bien loin le temps où les clubs professionnels étaient des associations loi 1901, même si certains en portent toujours le nom.
Un club comme le Paris Saint Germain génère quasiment 500 millions d’euros de chiffre d’affaires malgré la crise.
Et il faut dire que le début des années 2020 a tout pour permettre à la France de devenir une vitrine du sport. Organisation des Jeux Olympiques à Paris en 2024, investissement du Qatar au Paris Saint-Germain, de Tony Parker dans le club de basket de l’ASVEL…. Les coups de force ne manquent pas.
Le sport en tant qu’acteur économique est promis à une croissance rapide, endémique. Et qui dit croissance dit recrutement, mais également difficultés de recrutement.
Car avec l’hyperspécialisation du marché du travail et la reprise économique, c’est plus de 50% des recrutements en France qui peinent à trouver les talents adéquats. Des difficultés telles qu’elles ont fait apparaître de nouveaux mots dans le vocabulaire des professionnels du staffing. Des mots comme profil pénurique, jobs en tension ou ghosting (quand le candidat ne répond plus aux sollicitations du recruteur). Se prépare-t-on à une guerre pour recruter les meilleurs talents dans le sport professionnel dans les mois à venir ?
Pour que les recruteurs du secteur aient toutes les cartes en main, Tool4staffing a compilé toutes les infos disponibles sur le recrutement dans le sport professionnel. Les offres d’emploi en nombre, catégories, sur la dernière année, les organismes recrutant le plus et surtout, les potentiels jobs en tension, c’est-à-dire qui engendreront des difficultés à embaucher. C’est parti !
Pour réaliser ce baromètre, 3 sources principales ont été utilisées :
– Le site de la direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (DARES) du Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, qui regroupe toutes les statistiques de l’État sur le monde du travail.
– Le site Jobfeed.fr. Moteur de recherche recensant toutes les offres d’emploi publiées sur le territoire français selon tous les critères (type d’emploi, contrat, diplôme exigé, salaire…)
– Les ressources documentaires de l’ANLSP (Association Nationale des Ligues de Sport Professionnelles)
Extrait de ce baromètre
2021 une année pour sortir de la crise
Le sport professionnel pèse 91 milliards d’euros en France (hors sponsoring et droits TV). C’est ce qu’indique une étude du groupe bancaire BPCE parue en 2020. Cependant, le sport professionnel fait partie intégrante de l’industrie du spectacle. A ce titre, il s’est retrouvé parmi les plus impactés par la pandémie de COVID. Arrêts des championnats professionnels, stades vides pendant plus d’un an, les difficultés ne se comptent plus.
En nombre
Le nombre d’offres d’emploi publiées reflète le lent redémarrage de l’industrie de sport. Au mois de novembre 2020, le public n’était toujours pas admis dans les enceintes. La confirmation du retour à la normale, à la fin de la saison sportive 2020-2021, a engendré une légère hausse du nombre d’offres d’emploi publiées.
Par profession
Les postes d’éducateur sportif et de responsable technique sont les plus demandés. Il faut rappeler que la France est l’un des pays au monde avec le plus d’installations sportives par habitant dans le monde.
Le marketing digital et les réseaux sociaux se développent également. En témoignent les fortes demandes sur ces postes et les infographistes.
Enfin, 3 postes à vocation commerciale dans ce classement. L’inflation des salaires des joueurs, notamment dans des sports comme le football, oblige les institutions à développer leurs sources de revenu.
Quelles structures recrutent le plus ?
Top 10 des employeurs directs dans le sport professionnel d’octobre 2020 à octobre 2021
Sans surprise, les 2 plus gros employeurs sont le Paris-Saint-Germain (plus gros club omnisport de France avec 4 équipes professionnelles au plus haut niveau) et Amaury Sport Organisation, propriétaire notamment du journal l’Equipe et organisateur du Tour de France.
La croissance revient peu à peu, la hausse continue des embauches depuis 1 an le prouve.
Cependant, le sport pro peut-il connaître le phénomène des jobs en tension, c’est-à-dire des difficultés de recrutement ?
Sport professionnel : Quels sont les jobs les plus en tension en 2021?
Qu’est-ce qu’un job en tension ?
Un métier en tension connait des difficultés à recruter. Un job dans lequel la demande de travail, pour plusieurs raisons, ne se satisfait pas de l’offre. La liste de ces métiers est établie chaque année par l’enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) réalisée par Pôle emploi. A chaque profession est attribuée un pourcentage. Si ce dernier dépasse les 50%, alors le métier est considéré comme en tension. Plus ce pourcentage est élevé, plus la tension est forte, plus les difficultés à recruter seront grandes.
Quels jobs en tension dans le sport professionnel ?
Dans ce panorama, nous n’avons pas pris en compte tous les postes de sportif ou de l’équipe d’encadrement de ces derniers. La tension de ces métiers étant un subtil mélange de subjectivité puis de résultats sportifs. Les meilleurs s’arrachent déjà à prix d’or.
Avec un salaire de 41 millions d’euros net par an, Lionel Messi est le salarié le mieux payé de France.
Nous avons compilé tous les métiers liés au sport professionnel. Des clubs de football aux agences d’événementiel spécialisées. Nous avons ensuite comparé avec les statistiques de l’enquête de besoin en main d’œuvre de Pôle Emploi. Voici donc les postes sur lesquels les recruteurs dans le sport pro sont susceptibles de se casser les dents.
Comme dans tous les autres secteurs de l’économie, recruter des spécialistes de l’informatique va s’avérer compliqué. Qu’ils soient développeurs de sites Internet ou, encore plus, responsables de la maintenance et de la sécurité.
Les meilleurs médecins s’arrachent déjà à prix d’or, notamment dans le football. Les cuisiniers, considérés comme quasiment en tension, prennent une part de plus en plus importante dans les organisations.
Les jardiniers deviennent une denrée rare, que s’arrachent évidemment les clubs de football, rugby ou omnisports. Faute de trouver un jardinier adéquat, la ville de Pau a dû à la hâte construire un stade spécialement pour son équipe de football de Ligue 2, qui ne pouvait plus partager sa pelouse avec la Section, club de Top14.
L'interview de l'expert
Interview de Nathalie Moreau, élue au sein de la fédération française de basket-ball et présidente de la commission emploi.
La Fédération Française de BasketBall est une association qui a pour objet d’organiser et de développer le Basket-ball en France. Elle compte aujourd’hui 668.367 licenciés et 3.883 clubs répartis en Ligues Régionales et Comités Départementaux.
Vous êtes spécialisées dans le monde du sport, qu’est-ce qui vous a amené à cela?
La passion du sport et du basket-ball en particulier. J’ai géré pendant quelques années un club qui évoluait en niveau championnat de France. On a fait appel à moi pour m’impliquer au sein du comité départemental qui est une structure décentralisée de la fédération. De fil en aiguille j’ai monté un groupement d’employeurs, j’ai eu envie de m’investir au sein de la fédération pour partager mon expérience et pour travailler sur le développement de nos emplois.
Dans le milieu sportif il y a deux secteurs distincts : le sport de haut niveau (formation des futurs athlètes) qui se rapproche beaucoup du monde de l’entreprise, et toute la partie fédérale dans laquelle je me suis investie.
Comment jugez-vous l’état du recrutement dans ce secteur à l’heure actuelle : atouts et faiblesses du secteur?
Nos atouts majeurs sont les organismes de formations que nous avons créés dans chaque région qui sont directement rattachées à notre structure.
Au sein de ces organismes, on met en place des formations qualifiantes par la voie de l’alternance et de l’apprentissage, ce qui nous permet de notre côté de créer notre propre réservoir de futurs éducateurs pour les clubs et les structures qui en ont besoin.
Dans les clubs, les ligues et les comités, les employeurs sont vraiment divers et variés et très souvent ces formations aboutissent à la consolidation d’un emploi avec les aides de l’État et des régions quand il y en a.
Quels sont les facteurs conjoncturels qui influent sur le recrutement dans le milieu sportif ?
Le monde du sport n’a pas été affecté par la crise sanitaire au même titre que les autres secteurs car nous n’avons pas eu les mêmes restrictions.
En effet nous avons connu une explosion des pratiquants après la crise, notamment des très jeunes, ce qui nous a poussé à renforcer nos clubs en les professionnalisant. Car ne l’oublions pas, le monde du sport est un monde de bénévoles qui passent des diplômes fédéraux pour entraîner, coacher et gérer les clubs.
Aujourd’hui tout cela est en train de changer, le bénévolat reste bien évidemment impliqué et s’appuie beaucoup sur tout ce qui s’est professionnalisé. C’est pourquoi ces formations sont importantes.
À travers cette professionnalisation du métier, nous développons de nouvelles activités telles que le basket santé, le basket tonique, le basket inclusif pour lesquelles l’obtention de diplômes spécifiques est nécessaire.
Quels sont les profils en tension, les plus difficiles à recruter dans votre société et plus globalement dans le milieu sportif ?
Tout ce qui est développement, comme par exemple les techniciens. On réfléchit de plus en plus à mettre en place des filières de développement. Aujourd’hui un éducateur n’est pas simplement l’entraîneur de l’équipe, il va également développer ses activités, avec de nouvelles pratiques.
Au-delà des aspects techniques, la simple casquette d’entraîneur n’existe plus. Aujourd’hui un entraîneur doit être en capacité de développer, d’aller vers un Ehpad, vers une maison de santé, vers des médecins pour agrandir toute la partie basket santé. Nous pouvons mettre en place des activités mais pour cela il faut prospecter, démarcher et monter des dossiers de subventions. C’est pourquoi l’agent de développement est très sollicité dans tous ces domaines là.
On remarque également des tensions dans le domaine de la communication notamment dans les structures qui ont des budgets plus conséquents, il y un gros besoin de recrutement dans communication.
On a besoin de ce genre de profil pour développer et entretenir notre image à travers les réseaux sociaux, ce qui est devenu essentiel pour nous aujourd’hui. Effectivement cet aspect est nouveau dans notre domaine, ça se met en route doucement tant sur la communication interne au sein du réseau des clubs, qu’externe.
Nous sommes actuellement en train de travailler sur un observatoire des ressources pour lister toutes les typologies d’emplois dont nous avons besoin en faisant une cartographie qui bénéficierait à tous les clubs et structures dans le besoin. C’est un gros chantier qu’on vient de débuter et que l’on souhaite mener à bien à l’horizon 2024.
Quels conseils donneriez-vous pour recruter ce type de profil ?
Dans un premier temps de bien référencer tous ses besoins, et s’assurer une pérennisation de l’emploi et du financement avant de rentrer dans un processus de recrutement.
Également, faire appel à un DLA (Dispositif Local d’Accompagnement) peut être une solution supplémentaire pour identifier ses besoins. Aujourd’hui les structures ayant des besoins de recrutement ne font pas assez appel à ce genre de service.
Par exemple, pour le recrutement d’un chargé de communication, se poser la question pour quoi ? Pour qui ? Comment ? Et avec qui ? Afin de bien déterminer le profil dont nous avons besoin.
En ce qui nous concerne, la création de nos propres filières de formation va davantage nous aider à développer des profils correspondant à nos besoins qui seront en plus habilités par l’État.
Quel est le meilleur modèle pour recruter les profils en tension ou pénurique? Chasse ou diffusion?
La diffusion dans un premier temps en interne au sein de nos structures et de nos organismes de formation, car notre réservoir est une excellente ressource.
Puis la chasse, lorsque l’on crée un poste de chargé de développement ou chargé de mission avec une spécificité il ne faut pas avoir peur d’aller chasser l bon profil.
Quelle est l’importance de travailler sa marque employeur pour recruter ce type de profil ?
Dans le domaine sportif la marque employeur est en réalité de fait. Notre marque employeur, c’est le basket, la pratique de notre sport.
L’entretenir est important pour attirer les bons profils. Si on ne travaille pas notre marque, on risque d’avoir des profils trop généralistes.
Pour vous, à quel moment doit commencer le travail de marque employeur?
À partir de la formation. C’est une formation très spécifique, tout est orienté sur la marque, donc sur le basket. La formation à pour objectif de professionnaliser, et professionnaliser c’est aussi fidéliser.
La marque fédérale est très puissante étant donné que nous avons un président qui défend et développe cette marque.
Les conseils de tool4staffing
Optimiser sa marque employeur, trouver plus de candidats pertinents et plus vite, mieux gérer la relation avec eux, impliquer davantage et mieux les managers, rendre la mobilité interne plus fluide et plus efficace sont autant de challenges que relèvent les DRH d’entreprise au quotidien.
La Marque Employeur se travaille souvent de 2 manières : en mettant en scène l’entreprise dans les médias ou sur les Réseaux Sociaux, mais également lors des échanges avec le candidat. Car moins ils reçoivent de communications de la part de l’entreprise, plus ils ont une image négative de cette dernière. Il semble donc nécessaire au recruteur de s’équiper d’un logiciel de recrutement muni d’outils d’automatisation des communications.
Empruntés au marketing, ces outils permettent d’envoyer des communications à la fois massives et personnalisées. Pour cela, tout se joue lors de la constitution de la short list de candidats. Celle-ci se fera automatiquement si l’on est équipé d’un tel logiciel de recrutement utilisant des algorithmes d’intelligence artificielle, comme le matching sémantique.
Le matching sémantique, emprunté aux applications de rencontre, compare en une fraction de seconde les compétences demandées dans l’offre d’emploi avec les compétences de tous les candidats en base.
Tool4staffing est une Talent Acquisition Suite qui permet d’adresser les problématiques de métiers en tension via la diffusion, l’approche directe, la mobilité interne, la collaboration avec les Managers en s’appuyant sur les technologies de l’Intelligence Artificielle, du marketing automation et du CRM.
Grâce à son API, le logiciel est conçu pour s’intégrer dans un Système d’Information et s’interfacer avec des applications tiers.
Si vous souhaitez approfondir la thématique du job en tension, n’hésitez pas à nous contacter.