Baromètre Jobs en Tension – Automobile

Baromètre automobile
Temps de lecture : 7 minutes

Contexte

Après une année 2021 noire pour le secteur automobile, contrarié par une pénurie mondiale de semi-conducteurs depuis la fin 2020, l’activité du secteur a su reprendre en 2022. Les constructeurs ont rebondi pour offrir des alternatives, permettant ainsi une reprise des ventes de véhicules neufs, boostée par les modèles électriques et hybrides. Le spécialiste de l’électrique Tesla est d’ailleurs passé premier vendeur automobile en Europe en septembre 2021.

Cependant, cette reprise encourageante ne permet pas d’attirer la main-d’œuvre qui continue de manquer notamment dans les garages automobiles. Les tensions pèsent cruellement sur le recrutement de carrossiers et de mécaniciens qualifiés. Découvrez dans notre baromètre les enjeux et perspectives du secteur pour repérer les métiers en tension et comprendre quels sont les métiers d’avenir de la filière.

Zoom sur les données et les sources

Les sources suivantes ont été utilisées dans la réalisation de ce baromètre :

– L’ANFA (Association Nationale pour la Formation Automobile)

– L’enquête 2022 de Pôle emploi sur les Besoins en Main d’Œuvre (BMO). Son but est de détecter les projets de recrutement des entreprises françaises et les difficultés qu’elles peuvent rencontrer. Les “tensions” sont exprimées en pourcentage.

– L’Observatoire des métiers de la Métallurgie

Les chiffres clés du secteur de l'automobile

Le secteur automobile regroupe de nombreux services liés à l’automobile mais aussi au camion, à la moto et au vélo, de la commercialisation à leur recyclage.

– 150 163 Entreprises

– + de 95% des entreprises emploient moins de 10 salariés

– 420 000 emplois directs ou indirects soit 8% de la population active

– 41% des salariés travaillent dans une entreprise de moins de 10 salariés

– 39,7 ans d’âge moyen

– 22,8 % de femmes

Un secteur qui regroupe de nombreuses activités connexes : commerce/réparation, carrosserie/peinture, contrôle technique, écoles de conduite, locations de véhicules, parcs de stationnement, stations-services et lavage, recyclage.

47,9 millions de véhicules (Auto, camion, moto, vélo)

Le secteur automobile, avec toutes ses activités connexes, représente la majorité de la branche avec 377 000 salariés et 138 000 entreprises.

La partie commerce et réparation automobile constitue le cœur de la branche avec 110 000 entreprises et 300 000 salariés. C’est là que se jouent les plus fortes tensions de recrutement.

Un secteur automobile en tension à 70,7% en 2022 (soit +8 point par rapport à 2021)

Un secteur bouleversé par l'essor des véhicules électriques

Des métiers qui évoluent

L’essor de l’électrique impacte tous les métiers de la branche :

Les vendeurs automobiles adaptent leur discours auprès de clients cherchant à comprendre et comparer les nouvelles technologies hybrides et les moteurs électriques ;

Les réseaux de distribution s’adaptent à de nouveaux besoins des clients, désormais prêts à acheter leur véhicule neuf en ligne ! Preuve en est, Tesla, précurseur en la matière, a adapté sa stratégie commerciale en fermant ses points de vente physiques pour se concentrer sur la vente en ligne. Cela lui permet au passage de réduire ses coûts et maintenir une stabilité financière dans le contexte de crise économique post Covid ;

Les garages se préparent à une future baisse des activités classiques de réparation provoquée par l’essor des voitures électriques. Certains s’orientent vers la maintenance des flottes de véhicules électriques.

Les mécaniciens, si difficiles à recruter depuis plusieurs années, doivent évoluer vers des compétences plus technologiques pour intervenir sur les véhicules électriques ou hybrides. Ils doivent se former à de nouveaux équipements et obtenir des habilitations spécifiques d’analyse de pannes. Cette évolution du métier de mécanicien pourrait être porteur d’un avenir meilleur. En effet, le métier semblait être moins attractif chez les jeunes, possiblement pour des raisons liées à la montée des consciences en faveur de l’environnement, la pollution, l’image d’un métier de « mains sales ». L’évolution du métier vers des compétences touchant à l’électronique et les technologies propres pourraient attirer à nouveau les jeunes.

Avec les véhicules électriques, certains métiers sont donc amenés à être en fort en recul àl’horizon 2025, tels que les opérateurs de production, les caristes, les contrôleurs qualité ou encore les tôliers.

Cependant, ne nous y trompons pas : l’heure de fin n’a pas sonné pour le métier de mécanicien traditionnel ! Avec le parc automobile vieillissant, il reste encore de longues années d’entretien et de réparations en mécanique classique, et les besoins en recrutement restent importants.

L'impact de l'électrique sur les besoins en recrutement

En France, le secteur de la sous-traitance automobile subit de plein fouet le passage de l’énergie thermique à l’énergie électrique. L’Observatoire de la métallurgie estime en effet que l’impact de cette transformation serait de l’ordre de 65 000 emplois supprimés sur les 400 000 de la filière.

En effet, la construction de moteurs électriques ne nécessite pas d’activités de fonderie ou d’usinage, utilise 4 fois moins de pièces que le moteur thermique, et environ 7 fois moins de temps de fabrication. Avec moins de pièces d’usure, le risque de panne est automatiquement plus faible. Plus besoin non plus de faire la vidange ou encore de changer les plaquettes de frein qui s’usent moins vite grâce au système de freinage régénératif… Au global, la voiture électrique représente donc moins de travail pour un garagiste.

Conséquences sur l’emploi avec l’essor de l’électrique :

– Moins de recrutement dans la production de véhicules.

– Moins de recrutement dans les ateliers de réparations.

Ces changements dans les processus de fabrication pourraient tout de même permettre de créer 11 000 emplois dans la filière automobile – ce qui reste inférieur à la perte.

Les métiers en tension dans l'automobile en 2022

Grâce à l’étude Pôle Emploi des Besoins en Main d’Œuvre, nous avons pu identifier 7 familles de métiers en tension dans le secteur automobile. Cette étude se base sur les intentions d’embauches par les entreprises du secteur en France.

Si les tensions semblaient ralentir entre 2020 et 2021, elles s’accentuent en 2022 sur les métiers les plus touchés : mécaniciens, carrossiers et ouvriers de maintenance. Les garages automobiles manquent notamment de tôliers, débosseleurs et autres mécaniciens réparateurs. Autre « perle rare » : le mécanicien-électronicien de véhicules particuliers ou industriels.

2 de ces métiers figurent au TOP 10 des métiers les plus en tension en France tous secteurs confondus :

– N°5 Mécaniciens et électroniciens de véhicules

– N°6 Carrossiers automobile

8 / 10 offres sont difficiles à pourvoir sur ces catégories de métier selon Pôle Emploi.

Offres d’emploi Q1 2022 : on recherche des mécaniciens automobiles !

Sur le 1er trimestre 2022, on recense 23 300 offres d’emplois dans l’automobile, répartis principalement sur les métiers suivants :

Nous vous le disions, malgré le virage que le secteur est en train de prendre vers les moteurs électriques, le parc automobile actuel français doit toujours être entretenu et les mécaniciens sont toujours activement recherchés.

Les métiers d’avenir du secteur automobile

L’Observatoire de la métallurgie en identifie deux dans son étude* :

*Analyse prospective des impacts des mutations de la construction automobile sur l’emploi et les besoins de compétences, publiée par l’Observatoire de la métallurgie en novembre 2018.

Bobinier : le techicien qui fabrique les moteurs électriques ;

Monteur-câbleur : le technicien qui installe, construit et répare des matériels électriques et électroniques. Il s’agit logiquement de l’équivalent métier du mécanicien pour les véhicules thermiques.

Trois autres métiers devraient également monter en puissance du côté de la conception :

Ingénieur sûreté de fonctionnement pour les véhicules autonomes

Ingénieur électronique de puissance pour les véhicules électriques

Ingénieur en électronique embarquée

Les secteurs les plus prometteurs sont la fabrication de batteries, de bornes de recharges ou de piles à combustible. Seulement, ces emplois ne concerneront plus autant d’ouvriers, mais plutôt des employés diplômés du supérieur, alors que pour faire des carburateurs, on avait besoin d’ouvriers qualifiés en mécanique. Les besoins en main d’œuvre du secteur seront donc amenés à évoluer.

Les métiers liés à l’électronique, aux nouvelles technologies et à la transition énergétique se développent :

– Les métiers de la plastronique (ex. : pare-chocs intégrant de l’électronique)

– L’électronique de puissance (liée à l’électrification des véhicules)

– La mécatronique (mécanique, informatique, électronique)

– Les métiers liés aux biocarburants et à l’hydrogène

– Les métiers du Big data, de la cybersécurité

– La maintenance prédictive

– Les métiers liés à l’automatisme et à la robotique dans le cadre de l’usine 4.0

Pour relever le défi de ces mutations des métiers de l’automobile liées à l’essor des véhicules électriques, constructeurs et équipementiers doivent former leurs techniciens, et s’impliquer dans la formation initiale des futurs ingénieurs.

Les conseils de tool4staffing

Optimiser sa marque employeur, trouver plus de candidats pertinents et plus vite, mieux gérer la relation avec eux, impliquer davantage et mieux les managers, rendre la mobilité interne plus fluide et plus efficace sont autant de challenges que relèvent les DRH d’entreprise au quotidien.

La Marque Employeur se travaille souvent de 2 manières : en mettant en scène l’entreprise dans les médias ou sur les Réseaux Sociaux, mais également lors des échanges avec le candidat. Car moins ils reçoivent de communications de la part de l’entreprise, plus ils ont une image négative de cette dernière. Il semble donc nécessaire au recruteur de s’équiper d’un logiciel de recrutement muni d’outils d’automatisation des communications.

Empruntés au marketing, ces outils permettent d’envoyer des communications à la fois massives et personnalisées. Pour cela, tout se joue lors de la constitution de la short list de candidats. Celle-ci se fera automatiquement si l’on est équipé d’un tel logiciel de recrutement utilisant des algorithmes d’intelligence artificielle, comme le matching sémantique.

Le matching sémantique, emprunté aux applications de rencontre, compare en une fraction de seconde les compétences demandées dans l’offre d’emploi avec les compétences de tous les candidats en base.

Tool4staffing est une Talent Acquisition Suite qui permet d’adresser les problématiques de métiers en tension via la diffusion, l’approche directe, la mobilité interne, la collaboration avec les Managers en s’appuyant sur les technologies de l’Intelligence Artificielle, du marketing automation et du CRM.

Grâce à son API, le logiciel est conçu pour s’intégrer dans un Système d’Information et s’interfacer avec des applications tiers.

Si vous souhaitez approfondir la thématique du job en tension, n’hésitez pas à nous contacter.