Vous connaissez certainement Elon Musk. Aussi visionnaire qu’excentrique, cet ingénieur est le patron de la marque de voitures électriques Tesla, mais aussi de Space X (la première entreprise privée finançant des voyages dans l’espace). Tout cela après avoir contribué à l’essor de Paypal. Entre autres facéties, Elon Musk se distingue souvent par des méthodes de recrutement innovantes. L’année dernière, il lançait une campagne d’embauche pour la division Intelligence Artificielle de Tesla en précisant qu’il se fichait des diplômes. Pour s’assurer du self control de ses futurs employés, il apparaît à l’improviste dans certains entretiens pour poser aux candidats des énigmes mathématiques. Comme si Elon Musk voulait recruter le nouveau … Elon Musk. C’est que recruter des futurs génies est encore une science balbutiante. Comment repérer avant les autres les étoiles de demain ? Plongée dans des exemples célèbres, du temps où les ressources humaines n’avaient pas encore accès à l’intelligence artificielle. Des anonymes rentrés dans la légende pour avoir cru en des futures stars en culotte courte. Et nous n’avons pas oublié ceux qui ont fait l’inverse, c’est-à-dire licencier (à défaut d’assassiner) des futurs Mozart, parce que c’est drôle. C’est parti.
Albert Einstein, expert technique en brevet
C’est certainement l’un des plus beaux recrutements de l’histoire. On le doit à Friedrich Haller, Directeur au début du siècle dernier du Bureau fédéral de la propriété intellectuelle à Berne. Il recruta en 1902 comme expert technique de IIIème classe un certain Albert Einstein. Son activité ? Examiner les demandes de brevet pour déterminer leurs fiabilités. Même si cet emploi représentait pour lui un échec (il devait pour un temps se détourner de la recherche), il était bien rémunéré (3500 francs mensuels) et stimulait sa créativité. Si bien qu’il appellera le bureau « le couvent laïque où j’ai couvé mes plus belles idées ». Il sera même promu en 1906. Mais son destin de plus grand physicien de tous les temps l’a rattrapé. Einstein répond en 1909 à l’appel du Conseil d’Etat du canton de Zurich pour occuper la chaire de physique théorique à l’Université. Le bureau fédéral abrite toujours une plaque commémorative, célébrant ainsi ce recrutement génial.
Le mythe du Frelon Vert
Un recrutement plus éloigné de l’ambiance feutrée des bureaux. Mais tellement spectaculaire ! En 1966, la chaîne américaine ABC lance pour une seule saison les aventures d’un super-héros sans grand charisme, le Frelon Vert. Une série met en scène Britt Reid, rédacteur en chef du Daily Sentinel, qui, la nuit, sous le masque du Frelon vert, combat le crime. Un ersatz de Batman qui aurait dû tomber dans l’oubli. Oui mais voilà, le Frelon Vert était accompagné de son assistant Kato, expert en arts martiaux. Premier rôle dans une série pour… Bruce Lee. Si aucune trace n’a demeuré du casting et des raisons qui ont motivé ce choix, le biographe de Bruce Lee avance que ce dernier aurait fait une démonstration de ses talents devant les showrunners. Ces derniers, sidérés par ce qu’ils venaient de voir, ont décidé de l’intégrer à la série coûte que coûte. Un choix payant, la série et ses scènes de combat légendaires demeurant encore aujourd’hui un objet de culte pour les fans de la star. La preuve par la pratique, un peu comme un stage condensé en quelques secondes.
Madonna, born to be alive
Autre recrutement génial, celui réalisé par un certain … Patrick Hernandez. En 1979, alors que sa chanson « Born to be Alive » cartonne dans le monde entier, il lance des auditions pour embaucher des artistes censés l’accompagner dans sa tournée américaine. Il raconte la suite. « Je suis à New York avec l’équipe de production. Nous recherchons des danseurs et des chanteurs afin de m’entourer pendant les concerts [de la tournée]. Vient le tour d’une jeune fille qui va tous nous bluffer. C’est Louise Ciccone, pas encore Madonna, âgée de 19 ans. Je suis époustouflé par sa performance, originale et empreinte d’une forte personnalité. » Louise est embauchée et deviendra une star mondiale 5 ans plus tard. Patrick Hernandez a porté une grande attention à la candidate en entretien. Il a ensuite suivi, manifestement à raison, son intuition.
Les gros ratés
Si elles sont nombreuses, on peut malgré tout retenir quelques « erreurs » de ressources humaines qui sont restées dans l’histoire. Comme l’histoire de Walt Disney, le célèbre inventeur (entre autres) de Mickey, Donald et des parcs d’attraction. Son premier employeur, le journal Kansas City Star, le licencia pour … manque d’imagination et de créativité. L’ironie de l’histoire est que Disney racheta plus tard ABC, qui possédait le Kansas City Star.
Autre mauvaise inspiration. Dans les années 60, à Nashville dans le Tennessee, un jeune chanteur de Memphis se produit pour la première fois. Son manager trouve sa prestation catastrophique, le licencie sur le champ en lui assénant « qu’il ferait mieux de retourner à Memphis pour reprendre son boulot de chauffeur de camion ». Cette histoire est connue car le chanteur en question s’appelait Elvis Presley. Pour rappel, Elvis Presley est l’artiste solo le plus vendu dans l’histoire de la musique enregistrée, avec des estimations allant de 600 millions à un milliard de ventes.
Recruter des futurs génies n’est pas une science exacte, ce n’est d’ailleurs même pas une science. Une grande attention portée à chacun des candidats short listés semble cependant en être un aspect fondamental. Les nouvelles générations regorgent d’Einstein et de Mozart, il suffit de les détecter.
La concurrence employeur est un concept qui s’impose de plus en plus. Car la reprise économique a montré que les difficultés de recrutement impactent de plus en plus certains secteurs, comme les cafés, hôtels et restaurants par exemple. Recruteurs, à vos marques, prêts, partez !!!